Bonnefoy disait « les traducteurs ne tiennent presque jamais, et ils ont bien tort, de journaux de leurs hésitations, de leurs décisions. »
Vision composée n’est pas à proprement parler un journal, mais c’est tout de même une tentative de donner à lire la poésie d’Emily Dickinson dans la vie de sa traduction — d’inviter les lecteurs à cette entreprise habituellement rejetée dans les coulisses, tenue secrète et, plutôt que de ne leur en donner que les résultats refroidis, les plonger dans sa confection foutraque, stimulante et angoissante, hésitante et spéculative, pleine de repentirs et de trouvailles, — approchant comme jamais le corps et l’esprit des textes — jusqu’à dénicher, perchée au bout des branches tortueuses d’une syntaxe agitée par la musique des ïambes, nichant comme l’aigle, la vision du poème.
Vision composée. 20 poèmes d’Emily Dickinson traduits et commentés, parution le 16 mai aux merveilleuses éditions Exopotamie. Couverture de Patrick Wack. 130 p., 17 euros.
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