Port de Solaize

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Au réveil, la péniche baignait encore
dans l’atmosphère du songe comme dans
une période qui m’expliquerait tout :
sur le fleuve qui parcourt les terres
de la montagne à la mer et à l’océan,
distribuant sur son chemin la vie qui
frémit dans les arbustes, les rémiges
des oiseaux ou les cordes vocales des
gens, je la voyais, produit d’humaine
industrie chargeant d’autres produits
destinés à se déverser sur les berges
solides pour la croissance cette fois
surnaturelle (des objets manufacturés
immobiles et de la mort) par laquelle
le miracle s’est retourné en débâcle,
comme une clé, et maintenant flottant
figée dans les eaux peu transparentes
de l’aquarelle je ne sais plus — d’où
vient-elle ? où va-t-elle et que nous
explique-t-elle ? comme un arbuste ou
un oiseau, il y a moins là un symbole
ou une allégorie qu’une solitude donc
un mystère, un nœud de non-dits mêlés
aux gongs des grues sur la carlingue.

.

.

[Sur une aquarelle de Jérémy Cheval]

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