Lors de ma résidence à la Villa Kujoyama, j’ai lu le Kojiki en anglais : l’épopée fondatrice de la culture japonaise n’était plus disponible en français. Mais en découvrant cette théogonie hystérique, crue et violente, grossie de contes populaires et entrecoupée de poèmes finement ciselés, j’ai eu immédiatement envie de la partager. J’ai donc décidé de lui prêter ma voix et, comme en jazz on joue un standard, de lui rendre hommage tout en la trahissant avec plaisir – et rythme. La calligraphe Yukako Matsui s’est jointe à moi pour réaliser en commun cette interprétation du Kojiki, fidèle et singulière, littérale et inouïe, qui sortira en novembre 2011 chez le Corridor Bleu, éditeur de bonnes choses. Cliquez ici pour plus d’informations
Étiquette : Kojiki
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Le Kojiki illustré
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ré pon nou !
Sorti ces jours-ci, au Corridor bleu, ré pon nou, l’ouvrage de poésie épique, ou mystique, destiné en tous cas à faire danser, s’il en reste les dieux : textes & visions d’Antoine Brea, Charles-Mézence Briseul, Ivar Ch’vavar, Guillaume Condello, Armand Daydé, Jean-François Devillers, Philippe Fumery, Sophie Rambert, et votre serviteur – ainsi qu’anonymes, théogonie épique japonaise (Kojiki) et contes mélanésiens. Vous pouvez vous procurer la bête dans les bonnes librairies, sur le site de l’éditeur ou par bon de commande.
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Kojiki, Sect. CXII
Après le décès du Céleste Souverain, Sa Majesté Grand-Roitelet, conformément aux décrets impériaux, laissa le pouvoir à Jeune-Seigneur-d’Uji. Sur ces entrefaites Sa Majesté Gardien-des-Grandes-Montagnes, contrevenant à la volonté de son défunt père et désireux de prendre le contrôle de l’Empire, conçut le projet d’assassiner son plus jeune frère : secrètement, il monta une armée.
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Préface du Kojiki
Le Kojiki, ou les Annales de l’ancien temps, est l’un des deux piliers, avec le Nihongi, de la théogonie shinto. Ecrit en 712 par un homme de cour, Yasumaro, pour l’Impératrice Genmai, il a été traduit en français il y a une dizaine d’années mais n’est plus disponible. Mon niveau de japonais ne me permettant pas même d’en lire le titre, je me suis procuré la version anglaise, classique, de Basil Hall Chamberlain (1919) et en ai pour l’instant traduit la préface. Yasumaro y résume le livre à venir et raconte sa genèse. J’ai décidé, en prenant le contrepied d’une tradition qui, de l’Iliade au Paradis Perdu, s’est entêtée à traduire les vers par de la prose, de traduire la prose par des vers, afin que soit mise en évidence la dimension poétique de ce texte fabuleux, qui se prétend, quant à lui, n’être qu’une compilation d’annales. Pour en lire, donc, la préface, cliquez ici.Illustration : Izanami & Izanagi