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J’ai sur le bout de la langue une répartie mais ne parviens à en tirer que l’idée d’un coup de poing puis, l’auscultant, des rapports de la méchanceté à la matière verbale. Tout tient à la vitesse par laquelle une forme sèche trouve un corps dans une gifle. Or les bagages ne sont pas seuls, nous arrivant l’un après l’autre sur le carrousel du réel, pour servir de prétexte à une exploration de la correspondance entre figures : leurs couleurs aussi retiennent l’œil, donc leurs contrastes, enfin leurs dégradés, sans parler des matières. Une poésie, correctement figurative, impliquerait la gratitude envers la contingence des existences qu’on sait gré au hasard de promouvoir, le schème de la musique giflante, l’équivalent de la couleur à déborder les contours de l’esprit, la texture de pâtés. En attendant (de pouvoir mettre les points carrés sur les i), j’acquiesce après le peintre à repasser, trait pour trait sur l’esquisse de chaque geste même avorté, et hachure des possibles l’intérieur.
[Illustration : David Hockney, « A Bigger Grand Canyon », 1998]

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