Retrouver la page des « Marigots »
Un peintre cherche-t-il quelque chose ; ses toiles ne sont-elles pas l’objet de sa recherche, mais une archive ; aucun des spectateurs se suivant à la queue leu leu dans le musée n’envisage-t-il jamais de posséder l’une de ces toiles dans son salon ; ce néant n’est-il pas pressé à intriguer, compilant les archives pendues au mur, la quête de synthèse de l’artiste ; des formes se succèdent-elles, celles de deux hommes dont l’un derrière un rideau de douche bleu à étoiles blanches ou le portrait du père devant un cadre qu’on feint de ne pas avoir vu comme si on l’avait peint par quelque inadvertance parce que la réalité l’imposait — « le réel l’a mis là » — alors que se recherche confusément allégorie plus lâche qu’allégorie, lien d’appel plus ouvert et plus libre entre couleur, forme et idée : à la fin des archives, c’était une œuvre. Quelque chose pousse à dire cela. Dès la première je l’imagine, le saut ne tient-il pas au passage de l’ordinal au cardinal en nombre de salles de musée ?
[Illustration : David Hockney, « Two Men in a Shower »]

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