Sur la mer verte et toile écrue de Peter Doig,
le bateau rentre au port, portant les musiciens
de la fanfare et leurs congas, cuivres, tambour
de Trinidad et Tobago : les instruments
rutilants d’une troupe livide, aux costumes
transparents, transpercés d’un soleil transpirant
les couleurs, attendant que quelque chose arrive.
Le monde est cette cérémonie à l’arrêt.
S’il faut douer de sens la fable délavée,
ces onze maîtres qui, dessinés sur la peau
spectrale de pêcheurs, désœuvrés, ces artistes
traversant l’existence au coucher du soleil,
suspendent l’harmonie qui suspend le travail.
L’orchestre est tout-puissant ; le silence est son œuvre.

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