Anvers

Lisant Pasolini dans un café d’Anvers
(on n’y voit rien), je me disais, c’est un poème,
ce qui sort du chapeau de magicien, tapi
après la coupe, c’est n’importe quoi, c’est tout

le réel : un détail cède à un plan d’ensemble,
la description à la méditation, des briques
de ciel gris ciselé par le vent vite au bleu
d’Italie ébloui de nuages baroques,

comme dans le tramway, tout sautant au vitrage
dans son ordre arbitraire, on mélange la ville ;
comme on passe au musée d’un tableau à un autre,

au corsage bleu de madone, décochant
un diable de sein rond de sa boîte, au lacet
s’enroulant sur la peau blanche comme un serpent.

.

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[Jean Fouquet, Madonne. vers 1450, Musée d’Anvers]

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