过华清宫绝句: 三 首
杜牧
(2)
新丰绿树起黄埃,
数骑渔阳探使回。
霓裳一曲千峰上,
舞破中原始下来。
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Quatrains du palais Huaqing : 3 poèmes
Du Mu (traduction PV)
(2)
Xinfeng. Des arbres verts se lève une poussière jaune :
maints cavaliers partis en mission à Yuyang reviennent.
On donne un Bal de l’Arc-en-ciel, là-haut sur la montagne —
la danse s’interrompt, le pays commence à tomber.
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Commentaire
Le quatrain, comme toujours, est composé de deux distiques : le premier décrit les effets (la poussière) avant de donner la cause (le retour des cavaliers) ; le deuxième oppose la futilité (du bal) et la gravité (d’une l’invasion). Les parallélismes et les contrastes sont finement dessinés : le jaune répond au vert dans le premier vers, comme le verbe signifiant l’interruption de la danse (破) se lit en miroir de celui qui indique le commencement de l’invasion (始). Nous comprenons maintenant ce qui était en jeu dans le premier poème de la série (où la concubine de l’empereur était décrite en train de recevoir des litchis, envoyés de régions exotiques) : une critique des raffinements et des divertissements de la cour. Au moment où l’on danse au palais, les rebelles sont prêts à prendre la Plaine centrale : Du Mu met en scène la fameuse « révolte d’An Lushan », du nom d’un général s’étant retourné contre l’empereur des Tang, et qui fut l’une des guerres civiles les plus meurtrières de l’histoire, avec 36 millions de mort. Elle dura huit ans (755-763), plongea le pays dans une situation absolument catastrophique ; on la retrouve constamment dans la poésie des Tang. Du Mu, né en 803 et mort en 852, écrit ce poème bien après les événements, qui lui servent sans doute à critiquer plus facilement la situation politique qui lui est contemporaine (en la ramenant à un événement passé dont on connaît les conséquences désastreuses).
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