En 2018, j’eus le désir de composer un poème-livre sur le Mékong. J’habitais à Singapour. Non seulement le bassin versant est une unité pertinente pour penser l’organisation géographique des territoires, mais le fleuve (dans lequel, c’est bien connu, on ne se baigne pas deux fois) articule identité et différence en poussant son flux dans de multiples paysages.
Le Mékong, qui ne traverse certes pas Singapour, est un immense objet ; il m’a semblé judicieux de prendre mes marques avec un projet miniature, une sorte de maquette. C’est ainsi que j’ai composé BUMBOAT, une descente en dix chants de la Singapore River, qui serpente sur quelques kilomètres dans Singapour et dont les quais formaient l’ancien port (le livre paraîtra début 2022).
Depuis que je suis revenu vivre en Europe, le Mékong est redevenu un fleuve exotique dont je ne risque plus de voir de sitôt les méandres. Mais j’ai emménagé voilà un an au bord du Rhône, devenu par le fait l’objet de mes investigations. En février, invité par le Castor Astral à la Maison de la Poésie, j’avais lu le chant 2 et des extraits du chant 4. Hier soir, j’ai lu au même endroit le chant 6 (« Le barrage verboie ») de ce poème que j’ai appelé L’AMOUR DU RHÔNE.
Avant et après moi sur la scène vous pourrez entendre Lisette Lombé, Laure Gauthier, Jacques Demarcq et Michèle Métail.
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