Sylvia Plath, « Berck-Plage » (VII)

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(VII)

De l’autre côté de la vitre de cette voiture
Le monde ronronne, au ralenti, éteint.

Et moi, en habits de deuil, immobile ou presque, avec le reste de cette troupe
Je glisse à petite vitesse derrière le corbillard.

Le prêtre, lui, n’est qu’une écuelle
Faite de goudron, piteuse, terne,

Suivant le chariot fleuri du cercueil comme si c’était une belle jeune femme —
Avec cette crête en forme de poitrine, paupières et lèvres

Prenant la colline d’assaut.
Alors, volant depuis des barrières, les enfants

Sentent l’odeur du cirage qui fond,
Et leurs visages se penchent, silencieux et lents

Yeux grands ouverts
Sur cette vision merveilleuse —

Six chapeaux ronds en bas dans l’herbe, et un losange de bois
Et une grande bouche nue, rouge, embarrassante.

Une petite minute, le ciel verse dans le trou comme du plasma.
Plus guère d’espoir, c’est fini.

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