Sylvia Plath, « Barck-Plage » (III).

Voici la suite de Berck-Plage (I) et Berck-Plage (II)

(III)

Aux balcons de l’hôtel, les choses scintillent.
Choses, choses —

Fauteuils roulants en acier tube, béquilles d’aluminium.
Un goût sucré de sel. Pourquoi devrais-je marcher

Plus loin que la digue tâchetée de bernacles ?
Je ne suis pas infirmière, en blanc et à disposition,

Ne suis pas sourire.
Ces enfants cherchent quelque chose, à coup de  crochets et de cris,

Mais mon coeur est trop petit pour soigner leurs terribles fautes.
Voilà un flanc d’homme : des côtes rouges,

Des nerfs qui éclatent comme les arbres, et là un chirurgien :
Le miroir d’un oeil —

Une facette de la connaissance.
Sur un matelas rayé dans une chambre

Un vieil homme disparaît.
Sa femme en larmes n’y peut rien.

Où sont les yeux de pierres, jaunes, précieuses,
Et la langue, un saphir de cendres.

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